Vous êtes ici : Accueil > 04-03 : Archives => Tentative de kidnapping à Maslacq
04-03 : Archives => Tentative de kidnapping à Maslacq
Deux archives de la IVème République des Pyrénées de mars 1950 concernant la tentative de kidnapping du prince Bào-Long scolarisé à l'école des Roches de Maslacq.
04 mars 1950
Le prince Bao-Long, fils de l’empereur Bao-Daï devait être kidnappé à l’Ecole des Roches à Maslacq
Les mesures de protection prises par la police font échouer le projet
Depuis quelques jours les habitants de Maslacq et de la région n’étaient pas peu intrigués par la surveillance exercée aux abords du village par la gendarmerie. Bientôt on apprenait que le prince Bao-Long, âgé de 13 ans, fils de l’empereur Bao-Daï, était tout spécialement protégé car on craignait un kidnapping. La menace semblait d’autant plus se préciser, qu’un policier était constamment auprès du jeune prince qui est, comme on le sait, élève à l’Ecole des Roches. Depuis mardi, un second policier, comme son collègue, armé d’une mitraillette, se tenait en permanence à l’école, et Bao-Long avait ainsi deux gardes du corps prêts à intervenir à la moindre alerte, si toutefois les ravisseurs avaient pu, par la surprise ou par la force, franchir les barrages établis par les gendarmes.
D’après des informations sérieuses, c’est dans la nuit de jeudi à vendredi, que le coup de main devait être tenté par des inconnus venant de Cannes en voiture, et il semble que ceux-ci aient été en liaison avec des indicateurs habitant la région. Aujourd’hui on peut dire que le projet a avorté et les précautions prises doivent assurer la sécurité du jeune prince. Il est probable d’ailleurs que seules les mesures policières prises ont empêché les ravisseurs de réaliser l’audacieux coup de main.
04 mars 1950
Le prince Bao-Long, fils de l’empereur Bao-Daï devait être kidnappé à l’Ecole des Roches à Maslacq
Les mesures de protection prises par la police font échouer le projet
Depuis quelques jours les habitants de Maslacq et de la région n’étaient pas peu intrigués par la surveillance exercée aux abords du village par la gendarmerie. Bientôt on apprenait que le prince Bao-Long, âgé de 13 ans, fils de l’empereur Bao-Daï, était tout spécialement protégé car on craignait un kidnapping. La menace semblait d’autant plus se préciser, qu’un policier était constamment auprès du jeune prince qui est, comme on le sait, élève à l’Ecole des Roches. Depuis mardi, un second policier, comme son collègue, armé d’une mitraillette, se tenait en permanence à l’école, et Bao-Long avait ainsi deux gardes du corps prêts à intervenir à la moindre alerte, si toutefois les ravisseurs avaient pu, par la surprise ou par la force, franchir les barrages établis par les gendarmes.
D’après des informations sérieuses, c’est dans la nuit de jeudi à vendredi, que le coup de main devait être tenté par des inconnus venant de Cannes en voiture, et il semble que ceux-ci aient été en liaison avec des indicateurs habitant la région. Aujourd’hui on peut dire que le projet a avorté et les précautions prises doivent assurer la sécurité du jeune prince. Il est probable d’ailleurs que seules les mesures policières prises ont empêché les ravisseurs de réaliser l’audacieux coup de main.
Le prince héritier Bao-Long réside en France depuis octobre 1947. Accompagné par l’impératrice il fut inscrit en 1948, à l’Ecole des Roches, à Maslacq et entra en sixième. Il devait suivre exactement le même régime que les autres élèves, ses parents tenant beaucoup à ce qu’aucune différence ne soit faite en sa faveur. Le prince Bao-Long qui est aujourd’hui âgé de 13 ans, est actuellement en quatrième. C’est un élève très intelligent, précocement mûri par les événements auxquels il a assisté. Il a vu brûler le palais impérial de Hué et seule la présence d’esprit de l’impératrice lui a évité de tomber alors aux mains du Viet-Minh. D’une maturité exceptionnelle, il est fort bien doué, spécialement pour les lettres. Il s’exprime couramment en français et en anglais. Suivant les études classiques, il avait commencé cette année le grec. Bao-Long porte la plus grande attention aux événements qui intéressent le Vietnam et se rend parfaitement compte de l’importance de la tâche de son père. Il a pleinement conscience de ce qu’il reçoit de la France. Tant à l’école qu’au village, Bao-Long avait noué de solides amitiés. La menace qui pesait sur lui, lui avait causé une vive émotion. Elle est maintenant écartée. Poursuivant leurs investigations, les policiers s’efforcent d’identifier les auteurs du projet d’enlèvement. En attendant, les commentaires vont bon train dans le village qui a failli être le théâtre d’un événement dont chacun mesure la gravité.
05 mars 1950 - Fin d’alerte à Maslacq
Le prince Bao-Long est maintenant en sécurité
Après l’échec du projet de kidnapping du prince Bao-Long dans l’après midi de vendredi, le village de Maslacq n’était plus, peut-on dire qu’en état de demi-alerte. Certes, il y avait bien au croisement des routes et des chemins menant vers l’école des Roches, quelques gendarmes qui relevaient soigneusement l’identité de rares automobilistes, mais toute émotion s’était éteinte dans le village. C’est que chacun savait que le projet d’enlèvement du prince Bao-Long avait échoué. Cependant à l’école des Roches la direction observait la consigne du silence, étendue d’ailleurs aux élèves qui à cette heure de la journée déambulaient par petits groupes dans les rues ensoleillées. Où était Bao-Long ? Personne n’en savait rien. Mais manifestement il n’était plus à Maslacq, malgré la présence, aux Roches, de deux policiers dont on apercevait parfois la silhouette, derrière les fenêtres du premier étage.
Le maire, M. Darricau, connaissait bien le jeune prince. « C’était, nous a-t-il dit, un garçon très intelligent et fort aimable. Peut-être au début, paraissait-t-il un peu distant, mais au bout de quelque temps, il faisait preuve de la même simplicité que ses camarades. Il aimait beaucoup le sport, et l’autre dimanche, il assistait ici à un match de football »
De toute évidence, Bao-Long n’ira pas de sitôt applaudir les joueurs d’« assocs » à Maslacq. On peut être certains qu’il est maintenant en lieu sûr.
Le jeune prince qui, ainsi que nous l’avons dit, était entré à l’école des Roches en 1947, recevait de fréquentes visites de l’impératrice, ainsi que d’une gouvernante résidant près de Dax. Son père lorsqu’il était encore en France, venait également le voir de temps en temps, et sa dernière visite remonte au mois d’octobre.
L’école des Roches, filiale d’un établissement de Verneuil-sur-Avre (Eure), repliée à Maslacq lors de l’exode, est située dans un ancien couvent qui, pour tout le monde est demeuré le château de Barbotan. Sa propriétaire est une religieuse d’origine irlandaise, fixée en Espagne. Parmi les 200 élèves de cette institution, figurent des enfants dont les familles sont originaires de diverses régions de France. Outre Bao-Long, on y compte trois autres jeunes Vietnamiens, ainsi qu’un Autrichien et un Mexicain.
Maslacq, qui depuis une semaine, vivait dans l’anxiété du coup de main que laissait prévoir la présence des forces de police avait hier soir retrouvé sa quiétude. Et demain, quand les derniers gendarmes auront regagné leur brigade, le village aura complètement repris son aspect habituel de village sans histoire.
Le prince Bao-Long est maintenant en sécurité
Après l’échec du projet de kidnapping du prince Bao-Long dans l’après midi de vendredi, le village de Maslacq n’était plus, peut-on dire qu’en état de demi-alerte. Certes, il y avait bien au croisement des routes et des chemins menant vers l’école des Roches, quelques gendarmes qui relevaient soigneusement l’identité de rares automobilistes, mais toute émotion s’était éteinte dans le village. C’est que chacun savait que le projet d’enlèvement du prince Bao-Long avait échoué. Cependant à l’école des Roches la direction observait la consigne du silence, étendue d’ailleurs aux élèves qui à cette heure de la journée déambulaient par petits groupes dans les rues ensoleillées. Où était Bao-Long ? Personne n’en savait rien. Mais manifestement il n’était plus à Maslacq, malgré la présence, aux Roches, de deux policiers dont on apercevait parfois la silhouette, derrière les fenêtres du premier étage.
Le maire, M. Darricau, connaissait bien le jeune prince. « C’était, nous a-t-il dit, un garçon très intelligent et fort aimable. Peut-être au début, paraissait-t-il un peu distant, mais au bout de quelque temps, il faisait preuve de la même simplicité que ses camarades. Il aimait beaucoup le sport, et l’autre dimanche, il assistait ici à un match de football »
De toute évidence, Bao-Long n’ira pas de sitôt applaudir les joueurs d’« assocs » à Maslacq. On peut être certains qu’il est maintenant en lieu sûr.
Le jeune prince qui, ainsi que nous l’avons dit, était entré à l’école des Roches en 1947, recevait de fréquentes visites de l’impératrice, ainsi que d’une gouvernante résidant près de Dax. Son père lorsqu’il était encore en France, venait également le voir de temps en temps, et sa dernière visite remonte au mois d’octobre.
L’école des Roches, filiale d’un établissement de Verneuil-sur-Avre (Eure), repliée à Maslacq lors de l’exode, est située dans un ancien couvent qui, pour tout le monde est demeuré le château de Barbotan. Sa propriétaire est une religieuse d’origine irlandaise, fixée en Espagne. Parmi les 200 élèves de cette institution, figurent des enfants dont les familles sont originaires de diverses régions de France. Outre Bao-Long, on y compte trois autres jeunes Vietnamiens, ainsi qu’un Autrichien et un Mexicain.
Maslacq, qui depuis une semaine, vivait dans l’anxiété du coup de main que laissait prévoir la présence des forces de police avait hier soir retrouvé sa quiétude. Et demain, quand les derniers gendarmes auront regagné leur brigade, le village aura complètement repris son aspect habituel de village sans histoire.
Publié le