01-04 : Orthez : Patrimoine oral occitan au collège

Les 4e et 3e du collège Argote d’Orthez ont travaillé une cinquantaine d’heures sur ce projet original. © Crédit photo : Émilie Paris
 
Depuis septembre, 18 collégiens ont collecté les berceuses, comptines, chansons et jeux enfantins d’antan en occitan auprès de leurs aïeux.
Un travail méticuleux pour sauver ce patrimoine oral de l’oubli
 
« Si vous ne transmettez pas un patrimoine immatériel comme une recette de cuisine, une chanson ou une langue, elle disparaît », souligne Émilie PARIS professeur au collège Daniel ARGOTE. Un enjeu qui a conduit l’enseignante à mener un travail de collecte avec ses élèves de 4e et 3e en option occitan au collège Argote. Les 18 collégiens ont ainsi reçu deux grands-parents, Jacques LAULHÉ et Jeannette LAHITTETE afin de recueillir et enregistrer leurs souvenirs d’enfance.
 
Un enseignement menacé
« Notre objectif était d’enregistrer les berceuses, les comptines de leur jeunesse et les jeux qui animaient leur cour de récréation en occitan afin de les fixer à jamais », explique Émilie Paris. Une découverte de l’école des années 50 qui a passionné cette génération Z. Jeudi 13 mars, elles étaient une cinquantaine de personnes à venir assister à la restitution enthousiaste de ce travail sonore accompagné par la compagnie Lo Nau de Salies-de-Béarn au collège.
 
« L’un des parents me confiait comme sa fille de 3e était triste de devoir abandonner l’occitan », déplore Émilie PARIS. Car si l’enseignante constate un regain d’intérêt des familles pour cet enseignement à l’école primaire, puis au collège, elle déplore que seulement trois lycées du département, à Oloron, Mourenx et Lescar, ne le proposent. « Il y aurait une demande », assure-t-elle.
 
L’enquête de l’OPLO indique en effet que 92 % de la population sondée serait favorable au développement de l’occitan et 81 % à celui de son enseignement de la maternelle au lycée. « Le danger de cette faiblesse du nombre d’apprenants au lycée est qu’il n’y en ensuite pas d’étudiants d’occitan à l’université. Sans étudiants, pas de futurs profs et donc pas d’ouverture de nouveaux sites en primaire. Si on n’est pas vigilant, on pourrait se retrouver sans enseignant à l’avenir ».

 
 

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